C'est quoi la recherche en histoire de l'art????

Voilà, beaucoup de gens pensent que la recherche en histoire de l'art est une vaste fumisterie... (si on me l'a dit en face y'a pas longtemps! )

voilà une présentation de l'Ecole de Printemps 2007... une réunion importante pour les étudiants chercheurs et les chercheurs :

Réseau international de formation en histoire de l’art
5e Ecole internationale de printemps
L’histoire de l’art face à l’anthropologie
Eichstaett, 13-19 mai 2007

Appel à candidatures


La rencontre avec des cultures différentes renouvelle profondément le schème humaniste de l’histoire de l’art, comme elle a renouvelé les œuvres d’art elles-mêmes : le départ de Gauguin à Tahiti en est un peu l’emblème. La confrontation avec ces « autres » « nous » invite à remettre en question nos propres concepts d'identité et de tradition. L'anthropologie ou l'ethnologie se posent de plus en plus en modèles d'un discours dont les sciences dites humaines sont peut-être plus hantées qu'imprégnées. Pour une discipline telle que l’histoire de l’art, souvent conservatrice dans ses fonctions et dans ses buts institutionnels (la conservation des monuments, par exemple), ces perspectives anthropologiques, centrales pour Aby Warburg, offrent inévitablement le défi d’un autre patrimoine et d’une autre approche des œuvres d’art. Les modèles de continuité condensés dans l'œuvre d'art sont confrontés à des phénomènes d’hétérogénéité et d'anachronisme qui refusent d’être réduits à un système ou à une tradition uniques et qui engagent les grandes notions de l’histoire de l’art : l’article « Style » de Meyer Schapiro, historien de l’art initialement médiéviste, a été publié, en 1953, dans Anthropology today. An encyclopedic inventory.
La décolonisation et le post-colonialisme, la globalisation des rapports économiques et des systèmes d'information, enfin les migrations mondiales – ces mouvements d'ouverture culturelle autant que de confrontation confèrent à l'anthropologie et à l'ethnologie une place centrale dans les sciences qu’on appelle « humaines ». Au cours de ce processus, l'anthropologie et l'ethnologie ont profondément changé de profil. Ces disciplines d'interprétation ne considèrent plus les changements coloniaux et post-coloniaux comme des mouvements de dissolution ou de perte d'identité. De nouveaux paradigmes, tels que la dialectique de l’identité et de l’altérité, occupent désormais le centre du débat anthropologique et substituent au principe de la simple opposition ceux de l'appropriation, de l'hybridation, du métissage, et des jeux de pouvoirs qui les favorisent ou les répriment.
Cette problématique, née du présent, peut s’appliquer à l’étude de toutes les périodes de l’histoire de l’art, depuis l’antique jusqu’au contemporain, et des arts occidentaux aux arts non-occidentaux. Pour l’histoire de l’art en effet, il ne s’agit pas de décrire de manière achronique des sociétés archaïques privées d’histoire et d’écriture, mais de considérer la migration des objets dans la diachronie d’une longue histoire qui englobe l’étude des rituels et des pratiques. On pourra s’intéresser entre autres aux phénomènes de rencontres interculturelles, aux processus de transformation des pratiques artistiques et des œuvres qui en découlent, aux enjeux du changement de statut de l’objet lorsqu’il devient œuvre d’art…
Telles sont les interrogations auxquelles le Réseau international de formation en histoire de l’art consacre sa cinquième Ecole internationale de printemps, qui se tiendra à Eichstätt en Bavière du 13 au 19 mai 2007, à l’initiative de Michael F. Zimmermann. Elle doit permettre à nouveau aux étudiants aux niveaux de la maîtrise et du doctorat d’horizons très divers de confronter leurs recherches, approches et expériences entre elles et avec celles de chercheurs avancés.
Cette Ecole de Printemps n'invite pas seulement à une mise en parallèle de la recherche en anthropologie/ethnologie et en histoire de l'art. Elle entend étudier, à partir d’études de cas ou de corpus précis, comment les perspectives de l’anthropologie et des anthropologies (culturelle, sociale, religieuse…) ont transformé les méthodologies de la recherche aussi bien que les responsabilités et les buts de l'histoire de l'art et des images, et continuent de le faire.

La série de questions (possiblement sections) qui suit est destinée à suggérer des domaines et directions de recherche et n’a d’autre valeur qu’indicative ; il n’est pas nécessaire de s’y référer dans les propositions de communication :
1. Le modèle anthropologique : méthode, fantasme, défi
La perspective anthropologique ébranle-t-elle les repères et les critères traditionnels de l'histoire de l'art dans son approche de la culture matérielle (tels que la qualité, l'unicité, l'originalité, etc...)?
2. Le syndrome mythologique : mythes, fables et autres discours méta-artistiques
Peut-on analyser les mythes d’invention occidentaux à l’aune d’un syndrome mythologique ? La quête du Graal ou celle du chef d’œuvre inconnu (qui s’accompagne de sa destruction), le regard de Narcisse, le défi de Prométhée, la fascination de Méduse…
3. Anthropologie du corps et anthropologie du visible
En quoi le geste, le mouvement, la couleur, la posture, le masque et le visage engagent-ils une anthropologie du corps et du visible dans une perception non pas innée mais incorporée ?
4. Icônes, reliques, fétiches – croyances, rituels et dévotions
Quel déplacement l'anthropologie opère-t-elle dans l'étude des oeuvres – lorsque l’on replace celles-ci dans l’étude des cultes et du rituel, en considérant les procédés du sacré et de la sacralisation, jusque dans la production d’icônes, de reliques, de fétiches ? Qu’en est-il des images acheiropoiétiques?
5. Usages de l'art: anthropologies du quotidien et conduites extrêmes
Cette section se concentre sur le pouvoir de l'image selon ce double horizon: Comment l’art, à travers les avatars du naturalisme, s’est-il intéressé à l’anthropologie du quotidien, aux usages du banal, aux pratiques ordinaires ? Comment, à la mise en scène du « spectacle » de la normalité s'opposent les constructions de l'extraordinaire, du violent et de l'extatique?
6. La question de l’Autre, des arts « premiers » à l’art récent
De la confrontation de l'Occident avec Byzance ou avec l'Islam à la découverte des cultures dites « primitives », l'échange implique toujours un transfert, une traduction de l'un dans les contextes de l'autre.
Comment l’Occident s’est-il posée la question de l’Autre, à travers ses Orients successifs ? Qu’en est-il de la chinoiserie et du japonisme, des primitivismes et de l'« art nègre », de l'Océanie des Surréalistes et des « arts premiers » ? Comment inversement les arts autres, d’est en ouest et du sud ou nord, se sont-ils confrontés à l'occident ?
7. L’anthropologie face à l’histoire de l’art : sur le terrain du musée et de l’exposition
Comment se sont tissés les rapports de l’anthropologie à l’histoire de l’art sur le terrain du musée et de l’exposition depuis les cabinets de curiosités jusqu’aux expositions mondiales et coloniales? A l’heure des musées de l’Ailleurs, quel est le statut des arts populaires dans les musées ? En quoi les images (de la gravure à la photographie et du livre illustré au cinéma) ont-elle contribué à l’invention puis à l’exercice de l’anthropologie, y compris dans la préhistoire ?
8. Contre-anthropologies ? Art fantastique et anthropomorphisme
Comment se nouent les idées de nature et de culture dans l’art fantastique et dans les effets anthropomorphiques? En rapport étroit avec la section sur les anthropologies du corps, cette section thématise les mises en scène de la différence, de l'humain défiant tout humanisme monolithique et essentialiste, voire d’un post-humanisme de la pluralité.

Bien entendu ce colloque est sponsorisé par Dafalgan et Aspirine magazine

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Bien entendu celà fait partie de ma formation.. soit j'y fais une communication cette année (meuh oui bien sur!) soit l'an prochain (bah pas le choix alors!!)